La journée démarre donc par une entrevue décisive avec Belete Dagne, directeur en charge de la protection de l’enfance, qui suit le projet depuis son lancement et tient à rester informé de sa mise en œuvre, même si le dossier de l’adoption internationale est désormais confié à Mme Teru, qui participe à la réunion. Le courant passe bien, nous sommes sur la même longueur d’ondes : Belete est parfaitement conscient des enjeux politiques et humains du respect du droit des enfants adoptés à connaître leurs origines à leur majorité, et du rôle des archives dans ce processus.

Un peu de contextualisation s’impose : depuis cette année, l’adoption internationale est officiellement interdite en Éthiopie. L’enjeu aujourd’hui pour l’administration éthiopienne est de faire face aux demandes émanant d’enfants adoptés qui recherchent leurs origines. L’accès aux archives joue donc un rôle clé dans la capacité à répondre à cette demande. Dès le début de l’échange, nous mettons l’accent sur la nécessité de mettre en place une procédure claire et transparente d’accès aux données, ce qui permettra également aux ASF qui interviendront pour traiter les fonds de proposer des solutions d’organisation adaptées à cette procédure. Des pistes de réflexion sont évoquées pour élargir le champ des sources disponibles produites par d’autres organismes.
Concernant le déroulement des phases du projet, il est un peu bousculé du fait de l’annonce surprise d’un prochain regroupement, dans les deux mois qui viennent, de l’ensemble des dossiers sur le nouveau site du ministère. C’est une bonne nouvelle si, toutefois, cette temporalité est respectée. Belete nous annonce même la construction d’une salle dédiée aux archives. Pour autant, nous mettons en avant la solution de containers aménagés sur le modèle de ce qui a été fait à Haïti par Véronique Parmentier, qui nous communique aussitôt informations et conseils : la communauté ASF est très réactive !

On retrouve d’ailleurs Cécile Lombard, chef du projet pour AsF, lors de la visio organisée l’après-midi par la Mission de l’adoption internationale du ministère des Affaires étrangères, en présence de Paul et Sara. L’objectif est de nous présenter un projet visant à accompagner les enfants adoptés en recherche de leur identité, avec l’aide de l’antenne française du Service social international, invitée à l’échange. C’est l’occasion d’insister sur l’importance de l’intervention d’AsF sur la phase d’organisation des archives pour permettre la mise en place d’un tel projet. Celle-ci sera d’ailleurs conditionnée, outre le regroupement des archives en un seul lieu, par l’identification d’un interlocuteur dédié aux aspects opérationnels du projet, en un mot un archiviste… C’est la deuxième grosse surprise du jour, et elle est de taille : nous pensions mener ce chantier avec une équipe déjà en place. Or nos interlocuteurs éthiopiens ont ce nouveau défi à relever avant l’arrivée de la mission opérationnelle.
Notre anglais a été mis à rude épreuve aujourd’hui. Avis aux futurs missionnaires !

